Fonder une entreprise : des défis autant que des joies
L’autre jour, j’ai entendu un homme dire que partir à son compte était facile, et qu’il ne suffisait que de suivre sa vision et déléguer les tâches moins plaisantes pour avoir du succès… Évidemment, l’homme n’était pas un entrepreneur :-) Une entreprise, c’est des montagnes russes de joie, de peine, de découragement et de fierté !
Les beaux côtés, et la réalité
Ce que je connais, c’est les studios de yoga. Faire un horaire, choisir ses profs, les styles de yoga, penser à la déco, acheter des accessoires, et j’adore ! L’aspirant entrepreneur voit parfois que les beaux côtés, peu importe le domaine. Je dis merci à mon père entrepreneur qui nous a fait vivre concrètement, parfois intensément, les deux côtés de l’entrepreneuriat : des clients heureux, des refus de collaboration, des joies immenses pour des nouveaux contrats, du stress à la pelletée pour une machine défectueuse, pour une poursuite, pour un flat de pneu en te rendant chez un client ou pire, pour un vol qui gâche tout ton horaire du jour. Et parfois le hic, c’est pas ça, c’est le manque de clients, de contrats, d’argent ! Parce qu’au bout du compte, une entreprise, ça ne devrait pas faire perdre de l’argent au principal intéressé ! Et en démarrage, il faut être patient.

La loi de l’équilibre !
Au Domaine, il y a eu des arbres tombés par le vent dans le chemin, des bouteilles de propane pu de propane pour le chauffage quelques heures avant un cours, une porte de yourte qui ne ferme plus, un stationnement en slush impraticable au printemps, un chemin tout à coup rempli de plaques de glace… Et hop, ça devient ça la priorité pour que les services aux clients continuent. Je vous dis que quand je repense à moi dans le stationnement, avec ma scie mécanique et ma morve au nez à -15 degrés à me grouiller de scier avant que les clients arrivent, je me dis qu’on est loin des postures, des mantras et des bougies dans la yourte ! Idem quand je vide ma toilette sèche ! Mais ça, ça fait partie de mon aventure entrepreneuriale, et les clients ne le voient pas. Les côtés plates de l’entrepreneuriat créent l’équilibre à mon avis, parce que ça ne peut pas toujours être le fun ! Et on ne peut pas tout déléguer !
Tu as un projet d’entreprise ? Tu te sens prêt ? Fonce ! Et je t’invite à foncer avec un plan d’affaires, un plan de communication (parce que tu n’auras pas juste besoin de visibilité et de bonnes idées), un budget réaliste (en fait, ton projet est-il financièrement réaliste ?), et de la patience à profusion parce que tes clients, ton image de marque et ton nom d’entreprise prendront quelques années à se développer et évolueront toujours. Surtout, ne te décourage pas quand tu vivras tes premières expériences plates. Tu apprendras à te virer sur un dix cent si la vie ne te l’a pas encore appris. Tu ne compteras pas tes heures et tu t’amuseras probablement la majorité du temps, mais il est possible que tu vives toute sorte d’émotions, passant du découragement au sentiment de faire quelque chose qui fait du sens pour toi. Tu deviendras sûrement une machine à idées et à solutions, tu te trouveras des alliés et tout le planning que tu auras fait pour fonder ton entreprise te servira à te centrer et à trouver un sens à tout ça dans les moments de déséquilibres.
Voilà mon mot à moi sur le côté réaliste d’être entrepreneur, et tous les entrepreneurs ont leur propre vision de la chose. Pour moi, un bon visionnaire qui n’est pas encore entrepreneur devrait être aussi un bon réaliste à mon sens. Un réaliste rêveur, j’aime bien l’idée ! L’aventure de l’entrepreneuriat reste passionnante, même si elle comporte probablement autant de défis et d’aventures que de joie, de petits et grands bonheurs.