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Confusion : La pleine conscience a le dos large

Je prends quelques minutes pour définir la pleine conscience, dans une aire où ce sujet est de plus en plus populaire et où la confusion peut diluer l’essence même du sujet. La pleine conscience inclut de nombreux éléments, mais comporte aussi des limites. Il est bien de comprendre ce qui fait partie de la pleine conscience de ce qui ne fait pas… particulièrement quand on pratique régulièrement ou quand on l’enseigne.


Ce qu’est la méditation pleine conscience

J’aime bien la définition de M. Jon Kabat-Zinn de l’University of Massachusetts, ce grand docteur créateur du programme MBSR au Center of Mindfulness de l’University du Massachusets : «La pleine conscience consiste à porter intentionnellement attention aux expériences internes (respiration, sensations, émotions, pensées, états d'esprit) ou externes du moment présent, sans porter de jugement de valeur.»


C’est ça, tout simplement… pas plus, pas moins…

C’est simple, mais à la fois très complexe !


Des pratiques formelles et informelles

Nos pensées se baladent constamment entre le passé et le futur. Heureusement, il existe bon nombre de pratiques formelles de méditation pleine conscience pour nous aider à maintenir nos pensées dans le moment présent. L’une des plus connues est de s’asseoir dans une position confortable, le dos droit, et de diriger son attention sur son souffle, ce souffle qui, l’espace d’un moment de pratique, deviendra l’objet de notre attention. On peut ainsi voir, dans ce cas précis, la respiration comme une ancre nous aidant à ramener constamment notre attention dans l'instant présent lorsque nos pensées s'en éloignent.


Les pratiques informelles de pleine conscience, elles, nous invitent à cesser le pilote automatique pour être pleinement présent de corps et d’esprit dans le quotidien. On peut, par exemple, se brosser les dents en pleine conscience, manger en pleine conscience, marcher en pleine conscience, par exemple. L’idée est encore une fois de vivre l’expérience du moment présent au lieu de se perdre dans le passé (à ruminer, rêvasser, ressasser des évènements douloureux, par exemple) ou dans le futur à appréhender, planifier, stresser…


Ce que n’est pas la pleine conscience

Mesdames, messieurs, soyez critiques lorsque l'on vous propose des services liés à la pleine conscience... Est-ce vraiment de la pleine conscience?


Confusion! Certaines pratiques ou outils, parfois intégrés à des exercices de méditation pleine conscience, ne concernent pas du tout la pleine conscience. Si l'on vous propose des exercices de méditation pleine conscience comportant ces éléments, questionnez-vous :

- la visualisation ou l’imagination

- le contrôle du souffle (ex. : les pranayamas, compter en respirant)

- les mantras

- les chakras

- la pensée positive

- faire des demandes à l’univers (la pleine conscience, ce n’est pas si large !).


Quoique ces outils peuvent être fort utiles dans divers contextes, ils n’entrent pas directement sous le chapeau de la pleine conscience en tant qu'exercice formel. Évidemment, on peut faire des liens par extension, mais de là à dire qu’ils font partie intégrante de la pleine conscience, non.


En méditant seul à la maison, il n’y a rien de mal à intégrer certains exercices autre que la pleine conscience pour se faire du bien. Il suffit simplement de savoir où cette approche commence, et où elle se termine.